Investir dans le vin est une option qui vient à l’esprit quand on cherche des actifs tangibles pour diversifier son patrimoine.
Le marché du vin attire de plus en plus d’investisseurs. En effet, il peut apparaître à chacun qu’investir dans le vin est un bon placement : actif tangible, fiscalité avantageuse, rendement annoncé élevé… Pourtant, il y a des passages obligatoires et des écueils à éviter. Voici un panorama de l’investissement dans le vin.
Une affaire d’initiés
Investir dans le vin n’est pas réservé aux experts, mais il faut être amateur voire passionné. Il n’est pas nécessaire de connaître tous les grands noms et domaines du vin, car on peut se faire conseiller. En revanche, il est important d’avoir une appétence pour l’oenologie, la viticulture et les grandes tendances du marché du vin pour savoir où on met les pieds. A l’instar de l’investissement dans l’art ou en Bourse, il n’est pas nécessaire d’être un expert technique, mais il faut s’y intéresser.
Miser sur les meilleurs et … les autres ?
Ceux qui ont acheté des bouteilles à Henri Jayer à 30 francs (moins de 5 euros) fin des années 1970 ont fait une très bonne affaire, les bouteilles se re-vendent maintenant plusieurs milliers d’euros. Mais on est plus proche de la loterie que de l’investissement rationnel. Alors sur quels vins investir ? Les grands crus français (Petrus, Mouton, Lafite, Margaux, Haut Brion, Ausone, Cheval Blanc, Romanée Conti, Roumier, Rousseau, Coche-Dury, Selosse, Salon, etc.) paraissent déjà inaccessibles mais l’offre reste limitée et la demande est soutenue et ne cesse de croître. Donc les rendements des investissements sur ces vins restent très bons et quasi certains. On pourrait parler de valeurs sûres. Pour dynamiser votre portefeuille, on peut se tourner vers les numéros 1 des pays autres que la France. Les US, l’Italie, l’Espagne et maintenant le Chili et l’Argentine fournissent des grands crus qui concurrencent déjà (enfin ?) les numéros 1 français. Solaia, Almaviva, Sena, Promontory, … seront sûrement les Petrus et Romanée Conti de demain, c’est le pari que font d’ailleurs les propriétaires des grands domaines français.
Comment investir dans le vin ?
Tout d’abord, il est important de ne pas investir toute son épargne dans le vin. La prudence invite à diversifier ses investissements dans divers placements. Pour le placement « Vin », il convient également de diversifier les origines des vins dans lesquels vous investissez (Bordeaux, Bourgogne, Champagne, US, Chili, Italie, etc.) pour saisir les opportunités tout autour du monde.
Ensuite, il est important de bien sélectionner sa source d’approvisionnement. Privilégiez le circuit le plus court, approchez-vous au plus près du producteur : négociants bordelais pour les Bordeaux (et de plus en plus les Bourgognes), allocataires, domaines, … Cela vous permettra d’investir au meilleur prix et vous garantira l’authenticité des vins achetés. Évitez les achats sur de trop vieux millésimes à des particuliers. Si un particulier vous garantit que la bouteille qu’il vous vend a été conservée dans d’excellentes conditions depuis son achat, il ne peut vous garantir ce qui s’est passé auparavant.
Une fois votre investissement réalisé, conservez votre vin dans les meilleures conditions de température et d’hygrométrie, emballez-les vins avec du film alimentaire pour protéger les étiquettes, assurez les vins contre le vol ou confiez-les à un professionnel du co-stockage (comme Ovinia).
Quelques années plus tard, l’heure de la revente sonnera…
(Bien) Revendre ses vins.
Pour bien investir dans le vin, il faut acheter son vin au prix le plus bas et surtout le revendre au prix le plus haut. Cette vérité que m’a glissée La Palice est la clé de l’investissement dans le vin.
Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
– Revendre en direct à des particuliers (enchères ou petites annonces) : cette solution vous permet de maximiser la rentabilité de votre investissement dans le vin mais le processus peut être long pour trouver l’acquéreur au bon prix.
– Revendre à des professionnels : c’est la solution la plus rapide mais la marge du professionnel va dégrader la rentabilité de votre investissement dans le vin.
– La mise en ventes aux enchères de vos vins permet de donner à vos vins une visibilité internationale. Ici également, les frais de mise en vente de la maison de vente aux enchères vont réduire votre rentabilité et les commissions sur achat rendent les acheteurs frileux.
– Les marketplaces comme celle d’Ovinia : vous mettez en vente sur une marketplace les vins aux prix que vous souhaitez, la marketplace se rémunère uniquement quand le vin est vendu en appliquant une commission à l’acheteur. L’avantage est que vous vendez vos vins au prix que vous souhaitez à un large réseau. Cela peut donc être optimal et rapide.
Les contraintes de l’investissement dans le vin
Première contrainte : le temps. La demande pour les grands crus est en croissance sur le long terme ; en revanche, l’offre de vins fluctue avec le temps au gré de la météo. En parallèle, plus vous laissez passer du temps, plus votre vin devient rare (car il est bu) et donc plus il prend de la valeur. Ainsi, plus vous attendez que votre vin se bonifie (et se raréfie), plus la rentabilité de votre investissement va s’accélerer.
La conservation de votre investissement est une autre contrainte étroitement liée à la contrainte du temps. En effet, pour revendre facilement son vin, celui-ci doit avoir été bien conservé. Cela nécessite de la place dans une cave (la sienne ou en co-stockage), de l’assurer et d’en prendre soin.
Le manque de lisibilité sur le prix des grands crus est une autre contrainte qu’il faut appréhender. Le prix des vins n’est pas connu avant l’acte d’achat ou de vente. On sait à quel prix on achète ou on vend une action en bourse à l’intant T, on ne peut en faire autant avec le vin. Par exemple, à l’heure où j’écris ces lignes, une bouteille de La Tâche 1992 du Domaine de la Romanée-Conti se vend entre 2.590€ HT (chez Ovinia…) et 3.250€ HT (ailleurs), soit une différence de 25%. Une sacrée différence qui a un impact fort sur votre investissement.
Il faut donc prendre son temps pour bien acheter et bien vendre du vin (merci La Palice).